Histoire de l’Alsace, des Romains à nos jours
Lorsque les Romains ont conquis l’Alsace en 58 av. Avec le déclin de l’Empire romain, la région tombe aux mains des Allemands, un peuple qui lui donnera sa langue. Les Francs les chassèrent, et l’actuelle Alsace fut intégrée dans ce qu’on appela l’Autrasie.
L’Histoire de l’Alsace
Après la dynastie caroligienne vinrent les rois mérovigiens. Sous Charlemagne, la province prospéra et le pouvoir de l’Église augmenta, malheureusement cela ne durera pas après sa mort. En tant que premier empereur européen, Charlemagne a laissé un immense empire à ses trois fils. Le partage de ce vaste territoire donna l’Alsace à Louis le Pieux. Pendant les huit siècles suivants, le sort de la province fut étroitement lié à celui du Saint Empire romain germanique.
Les XIIe et XIIIe siècles sont l’âge d’or de l’Alsace sous les empereurs Hohenstaufen. L’un d’eux, Frédéric Ier (Barbarossa), affirmait que l’Alsace était « la plus chère de nos possessions familiales ». C’est une période d’intense urbanisation qui voit naître une puissante classe marchande aux goûts de plus en plus sophistiqués.
Durant la seconde moitié de ce même siècle, l’Alsace s’est embellie de nombreuses belles églises romanes. Cette floraison artistique a eu lieu à une époque où l’Alsace pouvait se vanter d’un certain nombre de villes et de cités en pleine expansion, chacune avec une classe marchande aisée et de puissantes corporations et associations professionnelles.
Dans les premières années du XIIIe siècle, Strasbourg obtient le statut privilégié de « ville impériale libre ». La magnifique cathédrale gothique de la ville a été construite sous la direction non de l’évêque, mais d’un organisme contrôlé par le conseil municipal.
L’influence française en Alsace a commencé à la fin des années 1500 pendant les guerres de religion et s’est accrue pendant la guerre de Trente Ans lorsque les villes alsaciennes, prises entre des armées catholiques et protestantes en guerre, se sont tournées vers la France pour une aide indispensable.
La majeure partie de la région a été rattachée à la France en 1648, et au moment de la Révolution française, le peuple alsacien se sentait plus lié à la France qu’à l’Allemagne. Mais l’Allemagne gardait encore l’espoir de prendre pied sur la rive ouest du Rhin méridional, et en 1870, la guerre franco-prussienne est déclenchée. Ce fut une défaite humiliante pour la France, qui fut contrainte de céder l’Alsace et le nord de la Lorraine au IIe Reich. À l’époque de la domination allemande, il était interdit aux citoyens de parler français et tous les livres, signes et autres références à la France ont été détruits.
Après la défaite de l’Allemagne lors de la Première Guerre mondiale, l’Alsace et la Lorraine ont été rendues à la France et les politiques anti-françaises précédentes ont été inversées. Curieusement, la région n’a pas été considérée comme soumise à certaines modifications du droit français de 1871 à 1919, comme la loi de séparation de l’Église et de l’État.
C’est en partie pour empêcher une nouvelle invasion allemande et défendre cette région que la ligne Maginot est créée. Cela s’est avéré totalement vain lorsque l’armée d’Hitler l’a contournée et a envahi la France, annexant l’Alsace et la Lorraine dans le processus.
Après la guerre, l’Alsace-Lorraine est de nouveau rendue à la France. Pour faire de l’Alsace un symbole d’espoir pour la future coopération franco-allemande (voire paneuropéenne), Strasbourg a été choisie comme siège du Conseil de l’Europe et du Parlement européen.
Georges Bischoff : « Une histoire de l’Alsace en 45 minutes »
La francisation de l’Alsace en 1918
En 48 ans d’occupation, deux générations d’Alsaciens ont vu le jour et parlent officiellement l’allemand, et l’alsacien est leur langue de cœur. Les retrouvailles avec Paris vont rapidement se crisper autour de la politique de francisation engagée par le gouvernement Poincaré.